Il y a 150 ans, en 1874, s'ouvrait à Paris la première exposition impressionniste. « Affamés d’indépendance », Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne ont décidé de s'affranchir des règles en organisant leur propre exposition, en dehors des voies officielles : l’Impressionnisme est né. Pour célébrer cet anniversaire, le musée Wallraf de Cologne présente des œuvres des impressionnistes, et porte un regard neuf sur cette date-clé, considérée comme le coup d’envoi des avant-gardes.

Que s’est-il passé exactement en ce printemps 1874 à Paris, et quel sens donner aujourd’hui à une exposition devenue mythique ?  « Paris 1874. Révolution dans l'art du salon au Impressionnisme » propose de retracer l’avènement d’un mouvement artistique surgi dans un monde en pleine mutation.

Le musée Wallraf montre au printemps 2024 comment les peintres en sont venus à s'organiser au-delà du salon officiel de l'Académie de Paris et pourquoi leur art a été d'abord rejeté puis célébré dans le monde entier. Avec sa grande exposition « Paris 1874 : Révolution dans l'art - Du salon au Impressionnisme », le musée de Cologne retrace le parcours passionnant de cette peinture et présente un panorama fascinant d'artistes, de styles, de genres et de motifs.

Cette exposition fait le point sur les circonstances ayant mené ces artistes à se réunir pour exposer ensemble leurs œuvres. Le climat de la période est celui d’un après-guerre, faisant suite à deux conflits : la Guerre franco-allemande de 1870, puis une violente guerre civile. Dans ce contexte de crise, les artistes repensent leur art et explorent de nouvelles directions. Un petit « clan des révoltés » peint des scènes de la vie moderne, ou des paysages aux tons clairs et à la touche enlevée, croqués en plein air. Comme le note un observateur, « ce qu’ils semblent rechercher avant tout, c’est l’impression ».

Cologne fût, au Moyen Age, une des villes les plus importantes d'Europe, ayant une grande influence et un réseau très étendu. Elle fût un centre de pèlerinage et de commerce. Cet état se reflète dans son Art puisqu'entre 1000 et 1500, Cologne  fut un des grands centres d'art européen. Par des échanges avec Paris, Prague, les Pays-Bas et l'Italie, les maîtres, établis à Cologne, ont développés un langage artistique typique à cette ville. La cité regorgeait d'églises romanes. L'une d'elle reconstruite après les bombardements de la seconde guerre mondiale, l'église Sainte-Cécile, présente l'art médiéval de cette époque fabuleuse.

Le musée occupe la grande église romane Sainte-Cécile, fondée en 881 pour les nobles chanoines, dont le bâtiment actuel date de 1130–60 et comporte des peintures murales d'environ 1300.